Qu'il y ait une évidence du monde à nous, et de nous au monde, c'est là l'énigme paradoxale à laquelle se confronte Kant dès ses premiers écrits.
Son projet critique prend origine dans la critique de la cosmologie classique. A chaque étape de son développement, le rapport au monde est spécifié, que ce soit du point de vue de la sensiblité, de la connaissance ou de la morale. C'est l'occasion pour Michaël Foessel de revisiter la "maison Kant" dans ses coins et recoins, de mettre à l'épreuve la rationalité de l'édifice, dans un fécond va-et-vient entre Kant, Husserl et Heidegger. Une lecture forte et vivifiante.
Le réchauffement climatique et le rôle des activités humaines sur notre climat deviennent de plus en plus perceptibles, et occupent une place grandissante dans notre vie quotidienne. Lutter contre le réchauffement climatique est un véritable défi : c'est celui que s'est fixé Jean Jouzel tout au long de sa carrière scientifi que. L'analyse des molécules emprisonnées depuis des dizaines de milliers d'années dans les carottes de glace des forages polaires lui a permis, avec d'autres glaciologues, de comparer températures et composition de l'atmosphère à différentes époques. Ils ont ainsi souligné, pour la première fois, l'importance de l'effet de serre dans le réchauffement climatique.
Dans ce texte clair et enlevé, Jean Jouzel nous parle de son parcours, de ses travaux, de son engagement au sein du GIEC et nous introduit de manière claire à l'étude des climats passés pour mieux connaître et comprendre les climats futurs.
Les Celtes forment un groupe de peuples qui, jusqu'au moment de l'expansion de l'Empire romain, couvrait plus du tiers de l'Europe. Il ne s'agissait pas d'un ensemble réellement homogène, ni du point de vue de la culture matérielle, ni du point de vue linguistique.
Que sait-on de leur cosmologie, de leur religion ? Encore trop peu de choses : ils n'ont eux-mêmes que peu écrit sur leurs rituels, et les auteurs grecs et romains n'ont conservé de leur mythologie que quelques infimes fragments. L'ambition de ce livre est de mieux saisir leur cosmologie, en prenant comme sujet d'étude non pas un dieu ou un mythe, mais plutôt une figure mythologique particulièrement bien attestée en Europe comme autour de la Méditerranée : l'arbre du monde.
De nombreuses sources mentionnent en effet un culte rendu aux arbres. Mais quelles en sont les spécificités ? Quelle divinité hébergent-ils ? Quel rôle leur est-il conféré ? Et que peut-on en déduire sur les croyances et la théologie des Celtes ? C'est ce que cet ouvrage tâche de découvrir.
Une approche innovante de l'histoire de l'art.
Une vision renouvelée du Moyen Âge.
Un regard neuf sur tout un millénaire, de 300 à 1300.
Un tour européen des cathédrales, à l'échelle du continent.
Un traité complet d'architecture.
Un précis des représentations spirituelles et symboliques.
Une relecture esthétique des cultures, des sociétés, des techniques.
Un état sans précédent des périodes, des styles, des maîtres.
Un tableau vivant des commanditaires, des artistes, des bâtisseurs.
Un panorama continu par-delà les divisions scolaires ou abstraites.
Une étude originale des significations, des modèles, des fonctions.
Un examen attentif des cadres intellectuels et des conditions matérielles.
Une méthode dynamique d'explication par le contexte.
Un ensemble inégalé des meilleures illustrations.
Un commentaire toujours savant et toujours ouvert.
Un guide de référence.
Un beau livre d'exception.
Une somme.
Tel est cet Esprit des Pierres, qui raconte, en textes et en images, la quête médiévale de l'infini, la célébration géométrique de la transcendance, l'alliance entre le souffle et la matière fondatrice de notre imaginaire.
Sols contaminés, eaux souillées, rejets toxiques, etc.
Si la présence de polluants dans la biosphère remonte à la nuit des temps, l'augmentation de la population de la planète et l'accroissement des activités humaines ont provoqué une multiplication des cas de pollution depuis le début de l'ère industrielle. Que l'on parle de plastiques, d'hydrocarbures, de pesticides, d'arsenic... à chaque fois, le constat est le même : il est très difficile de décontaminer les sites pollués.
La bio-remédiation pourrait néanmoins constituer une réponse efficace et naturelle à ce problème environnemental. Cette pratique consiste à mobiliser les organismes vivants (micro-organismes ou plantes) pour réaliser ou accélérer la dégradation des polluants, et les transformer en substances inoffensives.
Jean Weissenbach nous introduit de manière claire au fonctionnement de la bio-remédiation, et à la façon dont elle permet d'inactiver naturellement des polluants.
En bref Comprendre le fait religieux à la lumière du droit : le dictionnaire indispensable.
Le livre Financement des cultes, funérailles et inhumations, laïcité, abattage rituel, prescriptions alimentaires et vestimentaires, droits canoniques anglican, orthodoxe et catholique, droit islamique et droit hébraïque, statut des communautés ecclésiales, jours fériés... De l'Europe à l'Asie en passant par l'Afrique, l'Océanie et le continent américain, cette somme de références propose un tour du monde sans équivalent de la gestion du fait religieux par les pouvoirs publics.
Plus d'une centaine d'entrées, rédigées par les meilleurs spécialistes, juristes, théologiens, arabisants, pour déchiffrer les relations tissées, au cours des siècles, entre droits nationaux, internationaux et confessionnels. Le guide incontournable pour comprendre le " retour du religieux " à l'aune des grandes traditions juridiques qui ont façonné nos sociétés contemporaines.
L'auteur Directeur de recherches au CNRS, Francis Messner, en charge du laboratoire " Société, droit et religion en Europe ", est le coauteur du Traité de droit français des religions (2003).
Si les changements environnementaux liés à l'humanité ne font aucun doute, leur ampleur et leurs conséquences ne sont pas si faciles à évaluer. Pour le savant, il s'agit d'établir les liens de causalité et les impacts avec le plus de précision possible, puis de poser un diagnostic. Le présent dictionnaire s'appuie sur le concept récent d'«?anthropocène?», qui a le mérite, qu'on l'approuve ou non, de relancer la réflexion sur les rapports entre nature et société, entre constat scientifique et action politique, à travers une approche spatiale et territoriale. Procédant de façon critique, et fruit d'une démarche collective, cette vaste entreprise éditoriale se fonde sur une pratique de terrain, attentive aux détails et méfiante à l'égard des discours pré-établis.
Parmi les 330 notices, plusieurs thèmes sont au coeur des débats contemporains (biodiversité, changement climatique...), d'autres se réfèrent à des courants de pensée (écoféminisme, transhumanisme...). Les concepts mobilisés abordent des questions politiques (capitalocène, justice environnementale...), philosophiques (catastrophes, Gaïa...), ou épistémologiques (finitude, population...). Des notions classiques sont réinterrogées (nature, ressource...), tandis que des concepts sont précisés (biosphère, écosystème...).
D'autres notices discutent de mécanismes environnementaux (érosion, tsunami...), de pratiques récentes (agroécologie, ville durable...), de phénomènes territorialisés (déforestation, désertification...) ou d'artefacts (aéroport, autoroute...). Certaines examinent des lieux emblématiques (Amazonie, Fukushima...). D'autres, enfin, offrent un regard original sur l'anthropocène, sa faune (chien, ours...), ses mutations socio-économiques, institutionnelles ou politiques (biopiraterie, ZAD...).
Un dictionnaire de référence sur un concept devenu incontournable.
Ce dictionnaire a été coordonné par le groupe Cynorhodon comptant 16 géographes?:
Frédéric Alexandre, Fabrice Argounès, Rémi Bénos, David Blanchon, Frédérique Blot, Laine Chanteloup, Émilie Chevalier, Sylvain Guyot, Francis Huguet, Boris Lebeau, Géraud Magrin, Philippe Pelletier, Marie Redon, Fabien Roussel, Alexis Sierra, Didier Soto.
Pourquoi "dialoguer" avec l'Orient ? Le dialogue se serait-il rompu ? A-t-il d'ailleurs jamais réellement existé ? Il semble que nous vivons aujourd'hui dans un monde divisé, partagé, ayant fait le deuil de l'idée de fraternisation universelle. Pour modifier le contexte sinistré des relations de l'Occident avec l'Orient arabo-musulman, pour redéfinir un horizon possible de la réconciliation, il faut sans doute revenir à la Renaissance.
Car cette époque est celle d'un rapport fécond entre Orient et Occident, notamment grâce à deux foyers du platonisme, celui de Perse et celui de la Renaissance florentine. C'est en convoquant Marsile Ficin, Sohravardî, Nicolas de Cues, Rûzbehân, Pic de la Mirandole, Ibn Arabî et Giordano Bruno, que Cynthia Fleury relit ces échanges et redéfinit les relations Orient/Occident. Contre la déchirure civilisationnelle actuelle, la reformulation de nos héritages communs semble l'unique ligne de fuite.
Déluge, vol du feu, origine de la sexualité, femmes-oiseaux, autant de mythes que l'on retrouve, sous une forme ou sous une autre, un peu partout. Autant de mythes recueillis, annotés, comparés, commentés par des savants qui, ce faisant, ont créé une discipline en développant des concepts spécifiques - comme agresseur, donateur, héros, initiation... - afin de répondre aux questions soulevées : quelle est l'origine de ces mythes ? comment sont-ils répartis ? comment peut-on les interpréter ?
C'est autour de trois piliers, mythes, mythologues et concepts, que ce dictionnaire est conçu. Avec près de 1 400 entrées concernant les récits mythiques de plus de 1 300 peuples, il présente un tableau d'ensemble de la science mythologique d'une ampleur et d'une ambition sans égales.
Druides perdus dans les forêts profondes, banquets orgiaques, boucliers et trophées, magies, sacrifices humains... Les clichés sur la religion gauloise ont la peau dure. Mais quelle était vraiment la religion de nos mythiques « ancêtres » ? Quelle était cette religion sans prophète, sans règlement, sans écrits, ni histoire à présenter ? Ces questions sonnent comme un défi : on ne dispose que des quelques pages de César et de quelques lignes dispersées d'auteurs antiques, dont l'interprétation peine à s'affranchir de la mythologie et du panthéon irlandais bien plus tardifs et si éloignés des rives de la Méditerranée gauloise.
Cet essai croise les découvertes archéologiques récentes avec les textes antiques, et offre le plus fiable des exposés sur les religions celtiques dans les Gaules avant la conquête romaine. L'auteur nous restitue les pratiques anciennes des Gaulois, nous fait rentrer au coeur des sanctuaires et nous expose ces liens si particuliers entre les Celtes, leurs sociétés si diverses et leurs dieux.
Un classique de l'histoire et de l'archéologie des Gaulois.
Le retour des frontières, dans les faits et les consciences, est une bonne nouvelle. À condition de l'interpréter et d'en user avec discernement. Celles-ci n'avaient jamais disparu, sauf sur nos cartes mentales de voyageur européen. Une frontière n'est pas un tracé abstrait mais une institution, et la franchir aisément ne l'annule pas. Abolir les frontières, c'est faire disparaître les États. Un monde sans frontières est un monde barbare, ce que l'horreur daechite nous a rappelé.
François d'Assise est le saint le plus fameux de l'Église catholique et sa popularité fait de lui une figure universelle. Il fut canonisé en 1228, moins de deux ans après sa mort. Dans les décennies suivantes, son parcours fut retracé par de nombreuses biographies. Leur complexe généalogie, les visions parfois contradictoires qu'elles donnent du saint d'Assise sont à l'origine d'un débat qui dure depuis plus de cent vingt ans.
Jacques Dalarun soutenait de longue date qu'il manquait une pièce au puzzle, dont il avait même proposé la reconstitution partielle. La découverte, en 2014, d'un manuscrit qui contient l'intégralité de cette Vie - la deuxième écrite en prose sur François d'Assise - fut saluée comme un événement.
C'est ce texte que Jacques Dalarun présente et traduit ici. Le lecteur pourra en savourer les épisodes neufs comme les subtiles inflexions apportées au portrait de François d'Assise.
« Si le bel Islam prêche le droit à l'indifférence et à la non-agression mutuelle, il faut croire que l'Homme, lui, est versatile, colérique et impétueux. », constate Malek Chebel. À travers cinq études percutantes, il nous montre à quel point la faute et la transgression sont omniprésentes dans le monde musulman contemporain. Cet Inconscient de l'Islam remonte aux racines de la religion et se nourrit de l'histoire de ses califats, pour mettre en évidence la folie actuelle d'une partie de la communauté.
Guerre sainte détournée, exacerbation de la figure du kamikaze, violence symbolique de la relation mère-fils, censure à l'encontre des livres, immolation au nom d'une purification : cette immersion dans le monde complexe des interdits et de leur transgression interroge les liens entre religion, politique et liberté dans le monde arabo-musulman.
Les nombreuses réaffirmations de l'orthodoxie musulmane, comme les multiples attentes politiques et sociales concernant une «?réforme?» de la religion, dissimulent pour une large part le rythme et les motifs de la pensée théologique contemporaine en islam. Cette enquête, qui situe la «?nouvelle théologie?» dans le temps long, s'attache à en retracer l'essor depuis la fin des années 1980. Elle met en lumière les problèmes clés autour desquels s'organisent les réflexions des principaux théologiens égyptiens, iraniens et turcs - de Nasr Hâmid Abû Zayd et Hasan Hanafî, à Ömer Özsoy et Ilhami Güler, en passant par Abd ol-Karîm Sorûsh, Mohammad Mojtahed Shabestarî, Mohsen Kadîwar et Mostafâ Malekiyân.
Procédant à un inventaire critique des savoirs religieux, cette constellation d'auteurs contribue en effet à redéfinir la foi et l'expérience religieuse, à repenser les rapports entre l'islam et les autres religions, voire à redéfinir la nature et le statut du Coran, proposant de la sorte diverses voies pour refonder la dogmatique. Plongée érudite et passionnante dans l'évolution doctrinale de l'islam de ces dernières décennies, cette histoire polyphonique parvient à nous faire entendre ces mélodies nouvelles au sein d'une ligne classique encore dominante.
L'islam contemporain, religion mondiale, présente sur les cinq continents, se revendique souvent de son passé. Mais quels furent ses débuts ? Comment est apparu le Coran ? Dans quel monde ? À qui s'est-il d'abord adressé ?
C'est à ces questions que répond Jacqueline Chabbi dans une enquête à la fois anthropologique et linguistique, historique et sociale, sans précédent. Le texte est ici replacé dans son contexte. Il est lu en regard des sources arabes qui l'ont précédé. Il est lu en regard des territoires, paysages, peuples, institutions, pratiques religieuses, politiques, culturelles au sein desquels il a émergé. Il est lu en regard de la façon dont il a été initialement perçu et reçu.
C'est à découvrir un islam premier, singulièrement méconnu, qu'invite l'ouvrage.
Minuscule livre de poche (12 x 8?cm), le manuscrit mis en vente en 2014 par une galerie parisienne, fruste, usé, dépenaillé et à peine déchiffrable, a pourtant suscité un extraordinaire engouement international et d'intenses investigations scientifiques. Ce libricino qu'un frère itinérant, disciple de François d'Assise, glissait dans sa besace voici huit cents ans fut, en quelques mois, acquis par la Bibliothèque nationale de France, numérisé et mis en ligne sur Gallica pour être offert à l'expertise internationale.
Quelques années de recherche plus tard, les 122 petits feuillets n'ont pas livré tous leurs secrets, mais les spécialistes ici réunis, experts en physique, chimie, biologie, paléographie, codicologie, philologie, histoire ou théologie, ont opéré des avancées décisives.
Ce recueil contient non seulement une Vie inédite de saint François (1181-1226) rédigée dans les années 1230, mais aussi divers sermons connus ou inédits d'Antoine de Padoue, un commentaire au Pater noster où vibre peut-être la ferveur du Poverello en personne, des extraits, des florilèges ou la copie d'oeuvres entières comme les étranges Révélations du pseudo-Méthode. Trésor historique inestimable, il est aussi un «?objet total?» qu'il faut observer, sonder, explorer, pour extraire toutes les informations que recèlent ses matériaux, sa fabrication, son usage. Cet attachant recueil constitue un témoignage exceptionnel des préoccupations et de la sensibilité d'un petit groupe de Frères mineurs, au lendemain de la disparition de leur fondateur.
Les experts réunis offrent ici les premiers résultats scientifiques de leurs études. Peut-être le plus important de leurs acquis est-il le dépassement du clivage entre sciences dures et sciences humaines au service d'une recherche faite de rigueur et d'inventivité.
60 ans de vie intellectuelle et spirituelle sont racontés dans cet ouvrage pour découvrir ou redécouvrir le parcours de Jean Delumeau. De la vie économique à Rome au XVIe siècle à l'histoire culturelle du paradis en passant par les ressorts de la peur à la Renaissance, les thèmes chers à ce grand historien couvrent un large spectre. Ces nombreux travaux sur les mentalités religieuses, et sans doute aussi sa propre foi, l'ont poussé, tout au long de sa vie, à s'interroger sur les inquiétudes contemporaines, le besoin de sécurité et l'avenir du christianisme.
Le sort tragique des martyrs chrétiens a entraîné une vénération de leurs dépouilles, qui s'est étendue aux saints moines et moniales et aux fondateurs d'ordres religieux. Peu à peu, une galerie de « grands témoins » s'est constituée, rassemblant des milliers de saints : martyrs et confesseurs, moines et docteurs, pieux laïcs et saintes femmes. Par le témoignage de leur vie, leur prédication ou leurs actes de charité, les saints ont rempli le paysage cultuel du christianisme : lieux-dits, prénoms, patronymes... jusqu'aux gares et aux stations de métro, les noms des saints sont devenus familiers. Entre légende et histoire, ce grand dictionnaire entreprend de les faire mieux connaître avec plus de 300 entrées, d'Aaron à Zénon de Vérone : saints et bienheureux catholiques et orthodoxes, d'Orient et d'Occident, mais aussi grands témoins anglicans et protestants.
Un dictionnaire monumental et unique afin de mieux comprendre, au plus près de la vérité historique, la personnalité, les écrits et la postérité de ces hommes et de ces femmes dont la vie a été retenue comme exemplaire par leurs contemporains et dont la mémoire est parvenue jusqu'à nous.
Une histoire de l'Empire romain d'Orient sous le règne de Justinien, au VIe siècle. Justinien a marqué de son empreinte l'Antiquité tardive. Sous son autorité, l'Empire, réformé, brille par de grandes réalisations. La construction de Sainte-Sophie, la reconquête de l'Afrique du Nord et de l'Italie, l'instauration d'un code législatif pérenne sont quelques-unes de ses grandes oeuvres. Cependant, si Justinien a été le dernier empereur à avoir réuni les deux parties de l'Empire romain, c'est au prix de l'appauvrissement de sa partie orientale. Et sa codification du droit romain n'a pas supprimé de grandes injustices sociales.
Cadre du règne, établissement de nouvelles lois, guerres de reconquêtes ou guerres défensives, réalisations architecturales, problèmes sociaux et économiques, politique religieuse : Pierre Maraval nous décrit ici le quotidien de l'Empire et décrypte une des plus grandes figures de l'histoire byzantine.
Les tout premiers siècles de l'islam furent marqués par deux faits majeurs indissolublement liés qui ont déterminé les évolutions historique et spirituelle de cette religion jusqu'à nos jours : l'élaboration des sources scripturaires, à savoir le Coran et le Hadith, et une violence chronique se manifestant principalement sous forme de guerres civiles.
Pour la première fois, un ouvrage étudie l'articulation entre les deux phénomènes à travers l'examen minutieux de l'histoire de textes anciens aussi importants que peu connus. Il propose une nouvelle grille de lecture, un nouveau cadre de théorisation de l'histoire des débuts de l'islam, éclairant, en les mettant en perspective, jusqu'aux tensions contemporaines.
Aujourd'hui, les initiatives internationales de la Chine se multiplient et se diversifient : la Chine investit dans les infrastructures de transport ou de télécommunication à l'étranger, maintient ses revendications territoriales et maritimes, ouvre de nouvelles bases militaires, crée de nouvelles institutions multilatérales, renforce son réseau de médias en langues étrangères...
Xi Jinping a définitivement tourné la page de l'approche « profil bas » de la politique étrangère mise en place par Deng Xiaoping au lendemain de la révolution culturelle, dont l'objectif premier était de sortir le pays de la pauvreté. Si le développement économique demeure une priorité de la diplomatie chinoise - face aux écarts de développement persistant au sein du territoire national et au ralentissement de la croissance -, d'autres enjeux préoccupent également Pékin aujourd'hui : l'approvisionnement en énergie et matières premières, la protection des ressortissants chinois à l'étranger ou encore la lutte contre le terrorisme.
Huit des meilleurs spécialistes francophones de la Chine se sont réunis pour analyser chacun de ces enjeux et la manière dont la Chine y répond actuellement. Les nouvelles initiatives internationales de la Chine constituent-elles uniquement une réponse à ces enjeux, ou sont-elles également motivées par d'autres objectifs ? Cet ouvrage pose en définitive une question essentielle : quelles sont les ambitions de la politique étrangère chinoise ? Sa lecture permet de mieux comprendre la façon dont la Chine perçoit le monde, et surtout, le rôle qu'elle souhaite y jouer.
Thomas Hobbes (1588-1679) ouvre, avec le Léviathan, de nouvelles perspectives en philosophie politique, mais aussi en logique, en physique et en métaphysique. C'est l'inventeur de la notion d'état de nature, et du pacte fondateur de la société civile qui permettrait d'en sortir. Son oeuvre, considérée tantôt comme annonciatrice de l'athéisme contemporain et tantôt comme fidèle au christianisme, est au centre du débat qui divise, depuis la fin du xixe?siècle, historiens et philosophes sur le thème de la sécularisation de la pensée politique moderne.
Contrairement aux théologiens médiévaux dont il s'inspire, Hobbes n'inscrit plus sa réflexion politique dans l'horizon du salut éternel, mais, selon Luc Foisneau, dans l'horizon de la mortalité humaine. Quelles sont les conséquences d'un tel changement de perspective?? Principalement une égalité naturelle entre les hommes?: celle-ci anticipe de manière fulgurante la célèbre critique rousseauiste du droit du plus fort et nous met en demeure de penser autrement la constitution du politique, la toute-puissance de l'État protégeant les hommes de la peur qu'ils s'inspirent mutuellement. Plus largement, cet ouvrage montre en quoi la thèse d'une domination de Dieu par nature contribue à l'élaboration d'une anthropologie politique, au déploiement d'une théorie de la souveraineté et à une critique de la théologie politique.
Le grand retour de Bergson, à l'orée du XXIe siècle, s'est accompagné d'un regain d'intérêt pour son influence exercée en dehors de France, jusqu'en Inde et en Afrique, comme en témoignent deux figures majeures de la lutte anticoloniale, le musulman Mohamed Iqbal et le catholique Léopold Sédar Senghor. À la fois poètes, penseurs et hommes d'État, tous deux ont joué un rôle intellectuel et politique essentiel dans l'indépendance de leur pays, et trouvé dans le bergsonisme de quoi nourrir leur philosophie : celle d'une reconstruction de la pensée religieuse de l'islam pour le premier, d'une désaliénation du devenir africain pour le second.
À la croisée des études bergsoniennes et de la pensée postcoloniale, le philosophe Souleymane Bachir Diagne offre un éclairage inédit sur la réception et le devenir des notions d'élan vital, de nouveauté, de durée ou encore d'intuition dans la pensée de Senghor et de Iqbal.
Charpentiers, maçons, tailleurs de pierre, etc. : c'est toute la vie quotidienne des chantiers du Moyen Âge qui est restituée ici. Importance de la main-d'oeuvre, fourniture et prix des matériaux, outillage, transport, répartition du travail, hiérarchie et salaires, place de l'architecte, diversité des lieux investis par les constructeurs et rôle de la loge où travaillent apprentis et compagnons : Philippe Bernardi raconte comment l'on bâtissait au temps des cathédrales.
Traitant des divers types de constructions de l'Europe occidentale, et des apports les plus récents de la recherche (sources écrites, iconographiques, archéologiques ou issues des laboratoires), il rend vivante autant qu'il l'élargit l'histoire de ces artisans du Moyen Âge.