Comment le monde romain est-il passé du paganisme au christianisme ? Cette mutation a-t-elle été aussi complète et profonde que l'a prétendu le christianisme victorieux ? Pour répondre à ces deux questions, Ramsay MacMullen se livre d'abord à un examen critique des sources pour ensuite montrer les oppositions qu'a soulevées le christianisme, les obstacles rencontrés par les chrétiens et aussi ce qu'ils ont dû concéder.
Ainsi, à partir de l'empereur Constantin (mort en 337), les chrétiens ont-ils usé de la persécution (depuis les lois impériales à la terreur que faisaient régner les moines dans les campagnes) pour éradiquer le paganisme. Sous le règne de Dioclétien, la connaissance scientifique et rationnelle est progressivement remplacée par la superstition et les dogmes chrétiens au sein même d'une élite entièrement renouvelée, choisie parmi des paysans ou d'anciens soldats sans formation intellectuelle.
L'auteur examine enfin comment le christianisme n'a d'autre choix que de tolérer le culte des saints et des martyrs, afin de se faire plus aisément accepter par des populations qui vénérant des dieux mineurs.
Quels étaient les sentiments des évêques des premiers siècles de l'église quand il s'agissait de voter sur la définition de dieu et sur la vraie foi ? quel était leur comportement lorsqu'ils ne s'accordaient pas sur ces questions ? il leur arrivait souvent de crier, de s'agiter, de recourir à la violence pour régler leurs désaccords.
Sortant des sentiers battus, ramsay macmullen étudie minutieusement comment les premières doctrines devinrent la doctrine officielle de l'église. à partir d'un grand nombre de comptes rendus sténographiques, il analyse les conciles oecuméniques depuis nicée jusqu'à constantinople ii, où les participants entérinèrent des choix doctrinaux par un vote majoritaire. l'auteur enquête sur la violence verbale aussi bien que physique, avec effusion de sang, qui était la toile de fond des conciles.
Il se penche ensuite sur la préparation et le cadre des conciles, le rôle de l'empereur, le déroulement des débats, la manière dont les participants appréhendaient les problèmes, leurs opinions sur l'intervention de dieu dans leurs affaires. en conclusion, l'auteur examine l'importance des conciles et de leurs décisions dans l'histoire du christianisme.