Dans une ville triste et grise, où pas un brin d'herbe ne poussait, vivait un petit garçon nommé Liam. Un jour, en explorant une voie de chemin de fer désaffectée, il découvrit un îlot de plantes sauvages qui avaient bien mauvaise mine. Liam ne connaissait rien au jardinage mais il décida de les aider. Bientôt, il se sentit devenir un vrai jardinier et son îlot de plantes sauvages un vrai jardin. Et puis vint à ce jardin pas comme les autres des envies de voyage. et à toute la population l'envie de jardiner.
Cette biographie célèbre est devenue un "classique".
Elle se situe pour ainsi dire à la hauteur de la personnalité exceptionnelle, du génie littéraire et intellectuel que fut augustin pour l'antiquité tardive et de la formidable postérité qui fut la sienne en occident. or, depuis la parution de ce livre il y a trente ans, on a redécouvert un nombre considérable de lettres et de sermons inconnus dans les années 1960. ils jettent une lumière très neuve sur les premières et les dernières années du ministère d'augustin, à tel point que peter brown a été amené à reconsidérer son jugement sur des aspects très importants de sa vie et de son oeuvre : dans un long épilogue en deux chapitres, il revient, avec un humour et un savoir toujours sans faille, sur les connaissances nouvelles accumulées depuis trente ans, des connaissances qui modifient à la fois notre regard sur les activités de l'évêque d'hippone et notre interprétation de sa théologie sur des points essentiels et controversés - comme sa vision pessimiste de la sexualité qui aurait " contaminé " tout l'occident.
Une biographie magnifique, qui éclaire aussi cette période charnière où l'empire païen a déjà basculé dans le christianisme sans avoir quitté le paganisme.
Moyen Âge, la richesse se révèle un fil conducteur hautement significatif. L'ouvrage dresse un panorama fouillé et contrasté des attitudes des païens et des chrétiens à l'égard de la richesse pour en préciser l'impact sur la position sociale des églises chrétiennes dans l'Occident latin à l'époque du déclin de Rome et de la montée du christianisme (entre 350 et 550). Peter Brown aborde la question par périodes successives en croisant les sources les plus diverses (littéraires, juridiques, théologiques, archéologiques, épigraphiques...) Le christianisme, avec son exigeant idéal de pauvreté, apparut dans une société païenne qui connaissait une très forte compétition entre les riches pour manifester ostentatoirement leur générosité envers leur cité et leurs concitoyens (notamment en cas de crise céréalière), mais pas spécialement envers les pauvres. La largesse et la noblesse des riches justifiaient leur richesse. Le christianisme bouleversa profondément cette conception. Les privilèges que Constantin octroya aux églises chrétiennes, après sa conversion, ne leur permirent pas de s'enrichir. Longtemps, les lieux de culte et le souci des pauvres continuèrent à dépendre de la générosité des couches assez basses de la société. Dans le dernier quart du IVe siècle, des riches accédèrent à de hautes positions en tant qu'évêques ou écrivains influents, ce qui constitua un tournant décisif dans le christianisme de l'Europe et permit ainsi à cette nouvelle religion d'envisager la possibilité de son universalité. Les formes chrétiennes du don eurent pour effet de briser les frontières traditionnelles de la cité antique. Tous les croyants, quelle que fût leur condition, furent encouragés à contribuer à l'entretien de l'Église et de son clergé ainsi qu'au soin des pauvres, dont la notion s'étendit désormais à tous les démunis. Renoncer à sa richesse sur terre, c'était participer à l'instauration d'une société de « frères » et permettait de se constituer un trésor dans le ciel. À la fin du IVe siècle, l'entrée dans les communautés chrétiennes habituées à un style modeste de charité, d'une nouvelle classe d'hommes enrichis au service de l'empire ne se fit pas en douceur.
Les écrits et les actions d'hommes tels qu'Ambroise, Jérôme, Augustin, Paulin de Nole ou les partisans de Pélage (favorables à un ascétisme rigoureux) sont les preuves des fortes controverses qui traversèrent les Églises chrétiennes au sujet du bon ou du mauvais usage des richesses. Lorsque les aristocraties au service de l'empire s'effondrèrent avec lui, elles laissèrent place aux évêques administrateurs de la fin du Ve et du VIe siècles avec une Église disposant d'abondantes richesses dans un monde appauvri et fragmenté. Dans ce paysage, les moines apparurent comme des pauvres professionnels intercédant pour que les riches dont ils attirèrent les richesses pussent passer à travers le trou de l'aiguille.
Cette nouvelle forme de l'échange de la richesse contre le salut ouvre déjà vers la chrétienté médiévale.
Dans ce livre, Peter Brown montre magistralement ce qu'a été la fonction du saint homme, succédant à celle du «patron», entre le IVe et le VIIIe siècle en Orient, et comment elle s'oppose symétriquement au rôle des reliques en Occident, éclairant d'un jour nouveau le schisme entre orthodoxes et catholiques ; comment la querelle des icônes a mis sur la sellette ce même saint homme auquel l'icône était attachée, plutôt que posé la question de la légitimité de l'image ; comment la désintrication du sacré et du profane au XIIe siècle, dont nous sommes encore héritiers, s'est faite sur le fond d'une société qui s'ouvrait et cessait de vivre en petites unités. Peter Brown ne réduit pas le sacré à une situation sociale. Bien mieux, il cherche à comprendre quelle fonction cette catégorie a remplie dans la société et comment s'y est assuré son succès.
Le sujet de ce grand livre, très proche de celui que Michel Foucault terminait au moment de sa mort et jusqu'à ce jour impublié, n'est rien moins que la formation de la morale sexuelle aux premiers temps du christianisme, telle que l'ont codifiée les pères de l'Église et les premiers conciles, telle que l'a vécue le monde latin dominé par la pensée de saint Ambroise, saint Jérôme et saint Augustin. Telle qu'en a hérité, jusqu'à nous, l'Occident chrétien.Peter Brown traite donc de la spiritualité du corps et des moeurs sexuelles, de l'abstinence, du célibat, de la virginité, de la conjugalité. Et à travers les controverses qu'a suscitées le renoncement à la chair ou sa domination, ce sont les notions même de l'individu, de la famille et, en définitive, de tout le rapport au monde et à la société qu'il est amené à définir. Il le fait dans un esprit et avec une méthode qui n'ont rien de dogmatique ni de spiritualiste, ni de traditionnel, mais qui portent la marque d'un grand historien du social et du religieux.
L'au-delà, le devenir de l'âme, la mort, sont au coeur des pensées religieuses. Les chrétiens des premiers temps prient, cherchent à intercéder par leurs dévotions pour le salut de l'âme de leurs proches défunts. Le monde des vivants est intimement et quotidiennement lié à celui des morts. Au cours des IIIe et IVe siècles, alors que le christianisme, de religion persécutée, devient religion d'Empire, la richesse des grandes familles infléchit la conception du Salut : les dévotions s'accompagnent de donations fastueuses qui financent les plus riches trésors d'églises et les plus somptueuses constructions de marbre du monde occidental. Le blanc manteau d'églises se constitue, les chapelles funéraires se multiplient, la richesse personnelle et les actes de générosité envers l'Église et ses saints devenant un élément clé dans la recherche de la Rédemption. Ce retournement économique et social provoque des débats doctrinaires houleux au sein de l'Église sur l'argent et ses usages. Peter Brown éclaire ce lien entre Église, doctrine chrétienne et fortune séculaire en étudiant les pratiques et les controverses dans l'ensemble du monde occidental, de l'Afrique du Nord à l'Irlande, de l'Espagne à Babylone, entre le IIIe et le VIIe siècle. Il rend intelligibles, avec finesse, vivacité et une poignante clarté une pensée religieuse profonde et complexe, notamment celles de saint Augustin, saint Colomban ou encore Grégoire de Tours.
Il faut remonter au premier millénaire de notre ère, jusqu'à ce qu'on appelle l'Antiquité tardive, pour comprendre notre monde, ses traditions, ses déchirements : c'est ce que fait Peter Brown dans cet ouvrage passionnant où il nous montre comment, entre 150 et c. 750 de notre ère, l'univers antique, centré autour du Bassin méditerranéen et jouissant jusque-là d'une remarquable homogénéité, se divise en trois sociétés fermées les unes aux autres : l'Europe catholique, Byzance et l'Islam.
En 476, l'Empire romain n'est plus ; en 655, l'Empire perse a vécu. Mais il s'agit moins de décadence que de dissolution. Pendant des siècles cohabitent des esprits classiques fidèles à la Rome éternelle et des nouveaux venus qui forgent le Moyen Age avec des outils hellénistiques. Les statues qu'on sculpte à l'image des nouveaux aristocrates portent encore la toge alors que ceux-ci ont déjà adopté la chemise de laine et la cape venues du Nord ; l'instruction garde son pouvoir mais les compagnons des muses de naguère ont pris les traits d'évêques méditant sur la Bible.
Ainsi changea le monde : loin des champs de bataille, moins sous la pression des "barbares" que dans les esprits et les actes de ceux qui le vivaient au jour le jour. Tout un quotidien que fait revivre Le monde de l'Antiquité tardive.
Pouvoir et persuasion dans l'antiquité tardive la christianisation de l'empire romain entraîna, à la fin de l'antiquité, une modernisation décisive de l'exercice de l'autorité.
Dès lors, comme le montre peter brown, apparaissent de nouveaux mécanismes de régulation qui traduisent la montée en puissance des évêques et des ermites - au détriment des philosophes - et qui témoignent des ruses changeantes de la persuasion face à un système de gouvernement impitoyable. peter brown a lu tous les documents (lettres, autobiographies, hagiographies, histoires, traités, recueils de lois.
) qui nous font connaître les acteurs de cette transformation, sur laquelle les sociétés chrétiennes ont vécu près d'un millénaire.
En magicien visionnaire, il ranime ici leurs passions, leurs intérêts, leurs attentes et analyse magistralement le glissement de paradigme politique qui met fin à la société antique et prépare la société médiévale.
Faire du changement de la religiosité l'essentiel de la transformation du monde antique, de marc aurèle à constantin, en rompant avec les traditions de l'histoire politique, de l'histoire sociale comme de l'histoire sainte, c'est la gageure que tient brillamment peter brown.
Elle suppose de renoncer à cette " rhétorique du changement " qui se contentait de réduire les traits les plus frappants de la civilisation, du iie au ive siècle, aux symptômes d'un effondrement prétendu, lié au thème canonique du " déclin et de la chute de l'empire romain ".
" une fois la décadence abandonnée aux remâcheurs de délectation morose, comme dit paul veyne dans sa présentation, apparaît le vrai problème, qui n'a plus rien à voir avec la chute de rome : les innovations, les mutations et la créativité du monde romain pendant l'antiquité tardive, les nouvelles structures mentales, sociales et religieuses.
C'est de cela que parle peter brown. " et qui suppose, à son tour, un nouveau style d'histoire.
Le culte des saints, qui s'est constitué à la fin de l'Antiquité, introduit un changement radical des pratiques chrétiennes et une transformation des mentalités. Le pouvoir que l'on a alors attribué au saint mort a permis de créer un pont entre un Dieu inaccessible et les hommes, une sécurité et une protection, un paravent contre l'angoisse et les peurs. L'amitié avec le saint fonde l'ascèse : elle prend en charge et transforme la mort, et ouvre l'espérance.
En cette période de profonds bouleversements, le pouvoir du saint subit un passage à l'institution et entraîne un combat entre élites : les grandes familles converties et les évêques se disputent avec force le contrôle de la mémoire des martyrs. Lutte de patronages tournant au profit des évêques, qui surent unifier autour d'eux ces nouvelles familles qu'étaient les églises locales.
Une étude ambitieuse et accessible à tous, qualifiée de " chef d'oeuvre " par Paul Veyne lors de sa première édition.
Des clés pour comprendre le christianisme à la lumière de ses origines.